mardi 9 décembre 2008

Exercice pour réactiver le travail sur les registres

Un mystérieux homme traverse l’autoroute

1. Voila de nombreux jours qu’il avait quitté son refuge. Il avait déjà parcouru la moitié de la France, traversé des cours d’eau, franchi quelques cols et vaincu, la pluie, le froid et le gel. Encore un obstacle se dressait face à lui, de la taille des nombreux autres qu’il avait eu à vaincre au cours de sa vie.
Il s’approcha de la voie rapide, passa les quelques protections et s’élança, esquivant avec brio et facilité les voitures lancées à vive allure, et cela malgré toute sa fatigue.
Il n’avait pas le temps de traîner, on le poursuivait sans relâche, flairant, étudiant, analysant tout indice qu’il aurait pu laisser derrière lui, c’était « un contre tout ». Il prit donc à peine le temps de respirer et repartit, toujours avec la même réussite. Il arriva indemne mais exténué de l’autre côté. Presque aussitôt, il alla se cacher dans la forêt avoisinante, espérant qu’il n’ait pas été reconnu, son visage étant depuis peu familier du grand public. En effet, tel un grand acteur ou un chef d’Etat, il faisait la une de tous les journaux et était l’un des principaux sujets de conversation, en témoignait la crainte grandissante à son égard dans les populations.
Il avait là réussi un bel exploit mais ne touchait pas encore au but, sa terre d’accueil, située plus au Nord. Mais cet homme ne devait pas oublier qu’il était pourchassé par une nation entière, lui l’homme faible et vif, obligé de braconner pour survivre, devenait un ennemi public. Il était pourchasse, traqué sans relâche, depuis son évasion spectaculaire terminée dans le sang, c’était un fugitif.

2. Depuis samedi dernier, l’homme n’avait cessé de marcher. Alors qu’il s’approchait de l’autoroute, le bruit des voitures circulant à allure folle se fit plus sourd. Il se hissa avec difficulté au-dessus de la clôture, enjamba la glissière puis reprit son souffle. Il se trouvait maintenant sur l’autoroute A4, « l’autoroute de l’Est », qui s’étendait jusqu’aux confins du territoire, cette région froide et inhospitalière qu’on appelait Alsace. Il s’élança au moment opportun, esquivant une voiture puis l’autre pour arriver au milieu de la voie rapide, sur le terre-plein central
Les quelques coups de klaxon l’avaient réveillé et il observait maintenant une scène surréaliste. Des voitures lancées à plus de 100km/h passaient à moins d’un mètre de lui, elles l’auraient aspiré avec elles s’il ne s’était pas tenu aussi fort qu’il put. Il eut tout juste le temps de confirmer son chemin grâce aux panneaux d’indication. Il était près de Metz, en Moselle, son objectif ne se trouvait plus si loin.
Il avait senti le vent se rafraîchir au fur et à mesure de sa progression, d’autant plus qu’il était vêtu pauvrement, des baskets usées, un jeans et un pull pour toute protection. Mais il devait se hâter, il attendit une accalmie et se remit à courir, manquant de se faire renverser par un camion, mais atteignit finalement son but.
Tout cela ne lui avait guère prit que quelques minutes et déjà il disparaissait derrière une végétation dense, une ancienne forêt de feuillus laissée à l’abandon ou il trouverait sans doute un toit sommaire pour la nuit, encore une passée le ventre hurlant et la gorge sèche. Cette précarité ne l’effrayait plus, car il était déjà depuis trois ans un sans papier, un homme sans domicile, sans identité.

3. Depuis déjà des jours, il marchait sans arrêt. Lorsqu’il s’approcha de l’autoroute, ses sens se remirent en action malgré la fatigue accumulée. Il s’approcha de la clôture, qui lui semblait immense, la passa avec lenteur, se traîna jusqu’au bord de l’autoroute et marqua un temps d’arrêt. Il apercevait les voitures mais ne distinguait uniquement des flèches argentées, qui l’éblouissaient.
Il avait faim, il avait soif. Mais que pouvait-il faire d’autre, s’arrêter ? Non, il ne voulait plus revivre un tel enfer. Continuer, Oui, mais à quel prix. Il était de toute façon poursuivi et sa décision fut vite prise. Sans conviction, il se jeta littéralement sur l’autoroute, insouciant. Il ressentait en lui une peur inqualifiable, qui le poussait à avancer malgré le danger.
Il atteignit avec chance le terre-plein central, à bout de souffle. Quand il le put, il reprit son dangereux périple. Arrivé au bout, il s’écroula, fier, mais exténué aussi par la souffrance physique que morale. Il ne savait pas bien où il allait. On lui avait parlé d’une contrée, là ou le Soleil se lève, où il serait plus en sécurité. Cette idée le motiva et il continua son chemin, traînant la jambe, le souffle coupé, les muscles raidis par le froid, affamé. Il disparut au loin dans une forêt inhospitalière.
Première fin (fugitif) : Il disparut au loin dans une forêt inhospitalière. Mais que signifie pour lui inhospitalier, lui qui a déjà connu tant d’aventures, consenti à tant de sacrifices pour sa liberté, lui qui est un fugitif, un homme que l’on enferme pour ne pas le montrer à la société.
Seconde fin (sans papier) : Il disparut au loin dans une forêt inhospitalière. Mais que signifie pour lui inhospitalier, lui qui a déjà endurer tant de moqueries, d’injustices, et de coups. Il s’était juré de ne jamais faire marche arrière, il allait atteindre son but, Il ne voulait pas redescendre dans la rue, et à nouveau mendier pour survivre, subir le regard des gens, lui qui est un sans papier, un oublié de la société.



Merci Guillaume !
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