mercredi 15 juin 2011

"Peut-on comprendre Médée aujourd'hui ?"

En 2007, au moins 6 cas d'infanticides, majoritairement commis par le père, en situation de conflit conjugal ou de rupture. Un fait divers qui me touche particulièrement (le père était un copain de collège ..) www.leparisien.fr/faits-divers/le-maire-tue-ses-trois-fils-et-se-suicide-23-09-2003-2004412076.pl.
Affaire Jean Claude Romand en 1993 ; triple infanticide jugé en sept 2001 à Nantes ; affaire Geneviève Lhermitte, février 2007 à Nivelles (Belgique), cinq enfants de 3 à 14 ans ; plus récemment en avril 2011 à Nantes, quadruple infanticide et meurtre de la mère par le père ...

POUQUOI EST-CE PLUS INACCEPTABLE ENCORE QUAND LE MEURTRE EST COMMIS PAR LA MERE ???

* En raison du fantasme de l'amour maternel, représenté comme archétype de l'Amour. Dans "L'Amour en plus", Elisabeth Badinter défend la thèse selon laquelle l'amour maternel ne serait pas un instinct naturel, mais une pure construction culturelle. Cette thèse peut être débattue, mais il n'en reste pas moins que les formes de l'amour maternel, son "calibrage" (une bonne mère doit ... etc) sont effectivement liés à une ou des cultures précises.

* Parce que la pulsion de vie (la maternité) est si étroitement liée à la pulsion de mort, que nous ne pouvons les penser ensemble : cela remettrait trop gravement en cause ce qui semble les fondements de notre société et de notre équilibre personnel

* Parce que nous omettons le principe (erronné, fantasmé) d'identité entre l'enfant et la mère : symboliquement, c'est elle même que la mère tue lorsqu'elle tue l'enfant. C'est une forme fantasmée de "nouveau départ", d'"auto-avortement rétrospectif" écrit Hubert Auque.

cf "Médée, mère infanticide ?" article de Hubert Auque www.aiempr.org/pdf/7-AUQUE_001.pdf

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